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FACT CHECKING/Situation sociopolitique dans la sous-région - Pulchérie Gbalet: « C’est maintenant que la Cedeao doit créer les conditions d’un dialogue autour de la Cei en Côte d’Ivoire »

Pulchérie Gbalet, la Présidente du conseil d’administration (Pca) d’Alternative citoyenne ivoirienne (Aci) a réagi à la situation qui prévaut au Sénégal relativement au report de la présidentielle et surtout le traitement qu’en a fait la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao).

C’était dans le cadre d’un ‘’Focus’’ sur sa page Facebook, le mercredi 07 février 2024.

Pour la responsable de la société civile, cette situation, au-delà du Sénégal et des pays du Sahel, suscite des interrogations et réflexions sur la démocratie dans tous les autres pays de la sous-région dont la Côte d’Ivoire qui tiendra sa prochaine présidentielle en 2025. 

Elle a, à ce propos, exhorté les responsables de la Cedeao à œuvrer à la tenue d’un dialogue pour lever les incompréhensions et divergences portant sur la Commission électorale indépendante (Cei) avant les présidentielles de 2025. Cela, conformément à l’article 3 du Protocole sur la démocratie et la gouvernance de l’organisation ouest-africaine. Qui stipule que « Les organes chargés des élections doivent être indépendants et/ou neutres et avoir la confiance des acteurs et protagonistes de la vie politique. En cas de nécessité, une concertation nationale appropriée doit déterminer la nature et la forme desdits organes ». « Tout le monde sait qu’en Côte d’Ivoire, la Commission électorale est incontestée. Aujourd’hui, la Cei est problématique et on s’en va avec en 2025. C’est maintenant que l’article 3 doit prévaloir et c’est maintenant que si la Cedeao est sérieuse, elle doit créer les conditions d’un dialogue autour de la Cei en Côte d’Ivoire », a conseillé la Pca de Aci. Aussi, a-t-elle lancé un appel aux partis d’opposition et aux leaders de la société civile à requérir ce dialogue. « C’est maintenant qu’il faut demander un dialogue sur cette Cei pour qu’on puisse faire les reformes qu’il faut à temps, ne pas attendre d’être dans le feu de la période électorale pour parler des questions sensibles. Comme ça, on en parle à tête reposée, on trouve des réponses objectives et on avance. Il faut que vous vous inscriviez dans la prévention. C’est avant qu’on arrive dans la période électorale qu’il faut prendre des dispositions pour régler tout cela », a suggéré Pulchérie Gbalet. 

S’agissant de la crise sénégalaise, Pulchérie Gbalet y a vu une violation du Protocole sur la démocratie et la gouvernance de la Cedeao précisément les articles 2 et 3. Lesquels disposent que les reformes sur la loi électorale ne doivent pas intervenir les 6 mois précédant les élections sans le consentement d’une majorité et recommandent le respect du calendrier électoral défini et/ou par la Constitution et la loi électorale. 

Pour Pulchérie Gbalet, cette crise ouverte au pays de la Teranga depuis l’annonce du report de la présidentielle, nécessite donc une intervention de l’institution ouest-africaine pour faire respecter ses textes, assurer la stabilité sociopolitique et garantir par la même occasion, sa propre survie. Car, a-t-elle analysé, la gestion de cette crise de même que celle des crises survenues dans les autres pays de la région en l’occurrence le Mali, le Niger, le Burkina Faso et la Guinée, ont mis à mal la crédibilité et l’avenir de la Cedeao. Elle en a voulu pour preuves le retrait annoncé des trois premiers de l’organisation. « Pourquoi condamner ceux du Mali, du Burkina et du Niger et même vouloir une intervention militaire et par rapport au cas de la Guinée, aucune réaction forte. Et s’agissant de l’embargo, dans les textes de la Cedeao, nulle part il n’est inscrit qu’on peut mettre des embargos. Et l’embargo va contre le principe de la solidarité parce qu’en prenant ces embargos, vous faites du mal aux populations. Voilà pourquoi nous disons que la Cedeao a failli à sa mission et la conséquence directe a été la création de l’Aes et, récemment, le 28 janvier dernier, leur retrait de la Cedeao. (…) Le problème que nous avons actuellement, c’est le respect des textes de la Cedeao par la Cedeao elle-même. La Cedeao a failli à sa mission. Elle-même est en train de s’autodétruire », a déclaré Pulchérie Gbalet. Et d’insister : « C’est la Cedeao qui a voulu tout cela puisqu’elle ne traite pas ses membres avec équité. Il n’y a pas la solidarité, la complémentarité, ni la subsidiarité dont ses principes fondateurs parlent. Il n’y a pas non plus la coopération. (…) Tout comme l’Aes est sortie, si elle continue comme ça, d’autres pays vont sortir ».