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INTERVIEWS/Journée mondiale de la terre : Elvis Gouza (Pdt du RJICCE) met en garde et propose des pistes de solutions

Dans le cadre de la Journée mondiale de la terre qui se tient tous les 22 avril, le président du Réseau des Journalistes ivoiriens contre la crise climatique et environnementale (RJICCE), Elvis Gouza, journaliste à linfodrome.com, s’est prêté aux questions de Le Sursaut. Dans cette interview, M. Gouza interpelle contre les comportements malsains qui conduisent à la destruction de la terre mais également propose des pistes de solutions pour sauver la terre.

LS : Quelles sont les missions de votre Réseau ? 


Elvis : Notre mission est définie en trois axes majeurs. D’abord, la lutte le changement climatique. Il s’agit pour nous en tant que journalistes, de produire des articles de qualité pour alerter l’opinion, le gouvernement, les dirigeants, les décideurs, sur le danger qu’est le changement climatique et ses impacts sur l’économie, sur la santé humaine. 
Le deuxième axe que nous prônons, c’est la promotion de l’usage des énergies renouvelables. Vous savez, pour atteindre la transition bas carbone, la Côte d’Ivoire notre pays doit mettre en place des mécanismes pour réduire ses émissions de Gaz à Effet de Serre (GES). C’est pour cela que notre réseau salue l’inauguration de la centrale solaire de Bondoukou. Le troisième axe, c’est la préservation de la biodiversité. Ici, on fait allusion à la vie aquatique et la biodiversité terrestre, les animaux, les plantes, les fleurs, etc.


Que représente la Journée mondiale de la terre pour votre organisation ?


Nous célébrons chaque 22 avril, la Journée mondiale de la terre nourricière pour rappeler à tout le monde, à l’humanité que la terre que nous voyons est la mère de tout ce qui vit. La terre nourrit les hommes que nous sommes. La terre nourrit les animaux. La terre nourrie également les plantes. Vous êtes donc sans ignorer que pour notre survie, il urge de prendre soin de la terre. Il urge de prendre des mesures très efficaces pour éviter à moyen et à long terme la dégradation de la terre, notre mère.


Quel est l’état des lieux de la terre au niveau mondial et en Côte d’Ivoire de manière spécifique ? 


C’est catastrophique je dirais. Parce qu’aujourd’hui, que ce soit en Côte d’Ivoire ou partout ailleurs, l’homme, par ses activités détruit la terre. Concernant le cas spécifique de notre pays, il y a des concitoyens qui vont à la recherche de l’or. Ce que nous appelons communément « l’orpaillage clandestin ». En menant cette activité, on utilise des produits tels que le mercure qui détruit la terre elle-même. Et pis, le mercure ne détruit pas seulement que la terre, mais il va jusqu’à infecter la nappe phréatique.


Quel impact le changement climatique a-t-il sur la terre ?


Il faut savoir que le changement climatique est occasionné par plusieurs activités humaines telles que la déforestation qui est l’abattage des arbres. Nous coupons les arbres pour l’urbanisation, pour construire des maisons, pour diverses raisons. Quand on coupe les arbres, on expose davantage la terre aux rayons du soleil et cela conduit à la désertification. Il y a certains pays où il n'y a pas assez d’arbres, on parle de désertification. En plus de l’orpaillage illégal que j’ai évoqué un peu plus haut, il y a aussi l’agriculture qui permet l’usage des pesticides et d’autres produits qui polluent les sols. 


Que faut-il faire pour sauver la terre ?


C’est très simple ! L’Homme en tant que principal destructeur de la planète doit mener plusieurs actions. Nous en tant que journalistes, je l’ai indiqué plus haut, accentuons nos activités sur la sensibilisation à travers articles de presse, des reportages, des interviews, enquêtes pour exhorter le gouvernement à prendre les décisions qu’il faut.

 Pour aussi emmener les populations à ne plus détruire la terre parce que c’est le seul bien que nous avons en commun. Chacun de nous a un rôle à jouer. Sauver la terre, c’est nous sauver nous-mêmes. C’est ce que les gens doivent comprendre. La fonte des glaces, la montée des eaux et les inondations comme on l’a tous vu il y a quelques semaines à Dubaï, tout ceci montre que la terre est malade.

 Je réitère que l’homme en tant que principal destructeur de son écosystème doit contrôler ses émissions de gaz à effet de serre, principal responsable du réchauffement climatique. L’autre action que nous menons en tant que journalistes, c’est de faire des plaidoyers. C’est le cas aujourd’hui Journée mondiale de la terre nourricière. Lors de la Journée internationale de la forêt, nous avons mené une e-campagne pour exhorter nos concitoyens à arrêter la déforestation. Voilà donc ce que nous faisons au niveau du RJICCE. 


Un appel à lancer ?
Je voudrais lancer un appel aux élèves et étudiants, aux adolescents. Nous les exhortons à avoir des comportements eco-citoyens, des comportements responsables. Ne pas jeter des déchets ici et là. Parce que quand il y a les ruissellements de l’eau de pluie, ces déchets se retrouvent dans la lagune ou l’océan. 

Et selon le rapport établi par la Revue britannique « Science », « si rien n’est fait d’ici 2040, les déchets plastiques seront plus nombreux que les poissons dans les océans ». Et cela peut occasionner l’insécurité alimentaire. Tout ceci parce que nous polluons la terre.


Réalisée par Abou ZEID