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INTERVIEWS/Politique nationale : Tidjane Thiam décline ses priorités

Dans une interview accordée à Tidjane Thiam Tv, le dimanche 24 décembre 2013, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain (Pdci-Rda) Tidjane Thiam a défini ses priorités. Notamment l’amélioration de l’atmosphère politique, la redynamisation du Pdci-Rda, le renforcement des systèmes éducatif et sanitaire…

24 h après votre élection, quels sont vos premiers mots 

C’est ma première journée en tant que président du Pdci-Rda. La première chose que je souhaiterai faire, c’est remercier encore les congressistes du Pdci qui m’ont élu à ce poste de haute responsabilité et je mesure l’ampleur de la responsabilité qu’ils m’ont donnée à travers ce choix. Le plus important pour moi, c’est contribuer à faire régner une atmosphère apaisée sur la scène politique en Côte d’Ivoire. Je crois que, dans cet esprit, il est important qu’on fasse preuve de modération et qu’on accepte que dans toute œuvre humaine, il y a des choses bien, des choses moins bien. Si j’appliquais cela par exemple au discours qu’on souhaite tenir sur le Rhdp, il est clair pour nous que beaucoup de bonnes choses ont été faites par le Rhdp sous la direction du président Ouattara qui a son parcours, ses références ; qui est un économiste de renom et qui a fait beaucoup de choses utiles. Et cela, je pense que tous les Ivoiriens peuvent le voir à différends égards. Une fois qu’on a dit cela, cela n’empêche pas de faire des propositions constructives pour améliorer ce quoi doit être améliorer. Toute œuvre humaine, à mon sens, est perfectible. Là où nous sommes concentrés aujourd’hui, en tant que parti, (c’est) travailler à d’abord écouter les Ivoiriens, être proche d’eux, de leurs préoccupations et ensuite développer des propositions qui seront de nature à satisfaire les préoccupations des Ivoiriens à court, et à moyen et long terme. 

 

Pouvez-vous être plus précis ?

Je crois que le simple fait de déclarer qu’on met la priorité sur le capital humain, on met suffisamment de ressources à la disposition de ce secteur pour qu’ils puissent donner aux Ivoiriens un service de qualité aussi bien dans la santé que dans l’éducation. Il n’y a rien de plus important que l’éducation parce qu’en réalité tous les problèmes auxquels la société est confrontée sont, d’une manière ou d’une autre, directement liés à l’éducation. Donc, mettre l’accent sur notre système éducatif, s’assurer à tous les niveaux, primaire, secondaire, tertiaire que les Ivoiriens ont accès à un système où il y a une égalité d’opportunités. Où le fait qu’ils soient dans telle ou telle partie du pays ne détermine pas leurs destins mais que leurs destins soient déterminés par leurs capacités propres. Pas par la loterie en naissant dans telle pou telle partie du pays. Cela est quelque chose de très important pour moi. Et même dans le domaine de la santé si on veut que la vie dans le monde rural soit supportable, il faut traiter les disparités qui existent aujourd’hui entre le monde urbain et le monde rural qui conduisent à ces déplacements massifs des populations. Nos campagnes qui se vident, tout cela ce n’est pas très bon. 

Il y a des sujets de l’emploi et des entreprises. Moi, j’ai un profil qui fait que je pense que je peux apporter. Le monde de l’entreprise est un monde que je connais bien. Il y a beaucoup de choses à faire en termes d’accès au financement pour permettre aux nouvelles entreprises qui vont être créatrices d’emploi, parce qu’on a un gros problème de chômage des jeunes. On a une population très jeune. Il y a de nombreux jeunes qui, chaque année, arrivent sur le marché de l’emploi et à moins qu’on crée des emplois pour eux, les choses vont être très difficiles. 

Quelques indications : comme je dis, un ton plus apaisé, une approche plus objective des choses en reconnaissant les mérites des uns et des autres, en étant aussi clair sur les choses qui peuvent être améliorées et arriver à des échanges plus matures ; rencontrer et échanger avec les leaders des autres partis. D’ailleurs, je me réjouis que le Rhdp a été représenté par le ministre Adjoumani à notre congrès hier. Le Mgc était représenté également, au plus haut niveau. Le Cojep était là, le Ppa-CI était là, le Fpi était là, d’autres partis… C’est cela que nous voulons voir. Une atmosphère de fraternité tout en ayant des idées différentes. Pas d’invectives, pas d’injures, un débat mature. 

 

Comment appréciez-vous ce choix des militants porté sur vous ? 

Les militants l’ont indiqué, qu’ils veulent une redynamisation du parti qui est le programme que je leur ai proposé qui a été massivement approuvé. Vous avez vu qu’il y a beaucoup d’adhésions ; on parle de 6 mille adhésions au cours des dernières semaines depuis le début de cette campagne d’élection du nouveau président qui a été annoncé. Nous avons plus de 2 mille adhésions en attente, je crois que 2024 sera l’année du renouveau au Pdci. Vous allez voir un Pdci nouveau s’appuyant sur des valeurs qui ont fait du Pdci ce qu’il est mais avec un niveau d’énergie renouvelé et un nouveau dynamisme. 

 

MJS