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REPORTAGES/Billetterie Can 2023 : un gros cafouillage à l’ouverture des points de vente

Depuis le mercredi 13 décembre 2023, les tickets physiques des 52 matchs de la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations (Can) de football 2023, qui aura lieu en Côte d’Ivoire, du 13 janvier au 11 février 2024, sont mis en vente.

13 points de vente, sur les 59 officiels, ont été ouverts dans les 5 villes qui doivent abriter les matchs de la compétition. A Abidjan, 4 lieux ont été ouverts pour ce qui pourrait s’apparenter à un test. Il s’agit des Hypermarchés Playce (Marcory et Palmeraie) et des agences Laposte (Yopougon et Port-Bouët). 

Le jeudi 14 décembre 2023, nous nous sommes rendu dans ces différents points de vente afin de nous faire une idée du déroulement du processus d’achat du précieux sésame. 

Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les Ivoiriens débordent d’impatience de vivre cette Can et ne souhaitent rater aucun détail. La preuve avec le monde qui s’amasse devant ces points de vente, créant un gros cafouillage. 

Il est 5 h du matin, ce jeudi 14 décembre 2023 dans la commune de Yopougon mais le siège de Laposte refuse du monde. Toutes ces personnes, venues des quartiers de Yopougon, d’Abobo et même des villes telles que Dabou, Jacqueville, Grand-Lahou, ont pris d’assaut le point de vente afin de se procurer le précieux sésame. Cependant, il faut attendre jusqu’à 12 h 07 mn pour voir une première personne obtenir son ticket. La raison ? Il se pose un problème de réseau et un système informatique qui peine à se mettre en marche. Et ce problème persiste depuis le mercredi 13 décembre 2023, premier jour de l’ouverture des guichets. De quoi mettre en rogne ces centaines de personnes qui ne cachent pas leur colère. Surtout que certaines affirment camper là depuis la veille. Bien entendu, cette situation n’est pas sans conséquence : le cafouillage est monstre. 

Les forces de l’ordre présentes essaient tant bien que mal de maintenir l’ordre en organisant les choses. Mais rien n’y fit. Et cette situation de désordre monte d’un cran à la vue du premier acquéreur qui est porté en triomphe par la foule qui voit en lui, une lueur d’espoir. Mais très vite les esprits se chauffent, car personne ne veut laisser l’autre passer devant. Et le cafouillage reprend de plus belle. Contre toute attente, la liste établie depuis la veille et qui devrait aider les agents de sécurité à réguler les choses, disparaît dans la masse. Une grande indiscipline s’installe et finit par ralentir le processus. Une personne dans la foule, agacée par cette situation, de marteler : « pourquoi le Cocan n'a ouvert qu’un seul point de vente ? C’est dangereux d’avoir fait cela, surtout devant cet engouement ». 

La forte chaleur et la fatigue, combinées, mettent certains à fleur de peau. Il est 15 h quand nous quittons les lieux. A cette heure-là, seules 5 personnes avaient réussi à entrer dans les bureaux de La poste pour payer leurs billets. 

Même scénario à Port-Bouët où le processus se fait lentement avec une foule qui a fini par perdre patience. Certaines personnes que nous avons vues du côté de Yopougon se retrouvent à Port-Bouët. Elles auraient été informées qu’ici, c’est plus fluide. Une grosse désillusion. Car à Port-Bouët, c’est la copie conforme de ce qui se passe à Yopougon. Mais ici, en plus des machines et du réseau, il y a un souci avec les opérateurs mobiles qui n’autorisent pas les paiements. 

Du côté des Hypermarchés Playce Marcory et Playce Palmeraie, le constat est le même. Aucun stand n’est présent à notre arrivée sur les lieux. Et pourtant, il y a bien des supporters qui veulent se procurer les tickets pour les matchs des Éléphants et ceux des autres nations. Aucun panneau pour indiquer où se trouvent les lieux de vente. 

Approché à Playce Palmeraie, un agent de sécurité nous a indiqué que les problèmes de réseau de la veille persistaient en début de journée. Ce qui a contraint les vendeurs à fermer boutique et à quitter les lieux. 

S’il semble que le problème qui a créé le goulot d’étranglement dans les différents points de vente est en passe d’être résolu progressivement, les populations ivoiriennes n’apprécient pas vraiment ces difficultés pour payer les tickets. Mais surtout, l’absence de communication pour ce qui concerne les problèmes techniques rencontrés. Elles espèrent que cette situation s’arrange le plus tôt possible pour le grand bonheur des supporteurs. 

 

MJS