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CULTURE/Mosquées de type soudanais : la Côte d’Ivoire reçoit 150 millions pour la préservation

La Côte d’Ivoire reçoit plus de 150 millions de FCFA pour la préservation des mosquées de type soudanais situés au nord du pays. C’est au cours d’une signature de protocole d’accord entre l’Ambassadeur des États-Unis en Côte d'Ivoire, Jessica Davis, et la ministre ivoirienne de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck.

Le Musée des civilisations de Côte d’Ivoire, à Abidjan-Plateau, était témoin ce mercredi 29 novembre 2023, de la signature d’un protocole entre la Côte d’Ivoire et les Etats-Unis d’Amérique

A travers ce protocole consécutif à la sélection du projet des mosquées historiques de type soudanais du nord ivoirien par le Fonds des Ambassadeurs pour la préservation culturelle (Fapc), la Côte d'Ivoire bénéficie d'une subvention de 250 000 dollars soit la somme de 150.240.000 de Fcfa, à accorder à l'Office ivoirien du patrimoine culturel (Oipc).

A ce propos, les États-Unis s'engagent à soutenir les efforts de la Côte d’Ivoire pour la préservation des mosquées de style soudanais, patrimoine de l’Unesco. Des édifices religieux qu'on retrouve dans les localités de Boron dans la région du Poro, de Kani et Siana dans le Worodougou, de Nafana, dans le Tchologo et de Tiéningboué, dans le Béré.

La ministre de la Culture et de la Francophonie Françoise Remarck a témoigné sa satisfaction d'avoir défendu ce projet, tout en reconnaissant la qualité de tout le travail accompli par l’Oipc et son Directeur général, Dr. Konin Aka.

« Sachez que nous avons été très fiers que notre projet ait été retenu par le Fonds des Ambassadeurs pour la préservation culturelle. C’est aussi un succès à mettre à l’actif de l’Oipc qui a préparé ce dossier avec minutie et professionnalisme. Je me réjouis aussi de l’excellente collaboration entre mes équipes et les vôtres », a salué la ministre Françoise Remarck.

« Ces mosquées séculaires sont le résultat de la cohabitation et des échanges divers entre les Sénoufo et les Malinké, dans un partage de connaissance ancestrale. Au regard de cette particularité, les mosquées de style soudanais revêtent ne l’oublions pas une dimension sociale à pérenniser. Les chefs de communautés religieuses, dont le Cosim (Conseil supérieur des Imams, des mosquées et des affaires islamiques de Côte d'Ivoire), sont pour nous des garants dans ce processus'', a-t-elle rappelé dans son discours.

A son tour, l'Ambassadeur des États-Unis en Côte d'Ivoire, Jessica Davis, a exprimé sa joie de participer à ce jour de célébration d'un autre exemple remarquable du partenariat entre la Côte d’Ivoire et son pays.

« Cette collaboration s’inscrit dans le cadre du Fonds des Ambassadeurs pour la préservation culturelle, un programme merveilleux visant à financer des projets de conservation de sites appartenant au patrimoine culturel à travers le monde entier et ce, grâce à la générosité du peuple américain. Il s’agit d’un programme compétitif et seuls quelques-uns des projets sont choisis parmi les dizaines de propositions soumises par les ambassades du monde entier'', a rappelé la diplomate américaine, tout en se réjouissant de la sélection du projet des mosquées historiques du nord de la Côte d'Ivoire.

''C'est la plus importante subvention que nous ayons jamais mis à disposition en Côte d’Ivoire à travers le Fonds des Ambassadeurs'', a-t-elle précisé, avant de laisser entendre que ce projet représente l’un des nombreux moyens que les États-Unis utilisent pour promouvoir les relations culturelles et publiques.

Les huit mosquées de style soudanais situées dans les localités de Tengréla, Kouto, Sorobango, Samatiguila, Nambira, Kong et Kaouara sont caractérisées par une construction en terre, des charpentes en saillie, des contreforts verticaux couronnés de poteries ou d’œufs d’Autruche, et par des minarets élevés ou moins importants à la forme d’une pyramide tronquée. Elles présentent une interprétation d’un style architectural dont l’origine se situerait entre les XIIe et XIVe siècles dans la ville de Djenné, qui faisait alors partie de l’empire du Mali et dont la prospérité provenait du commerce de l’or et du sel, à travers le Sahara vers l’Afrique du Nord. 

Sandra Kohet