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CONTRIBUTIONS/Les ''wottrotigui'' contre la suppression des wottro (pousse-pousse)

La nouvelle de l'interdiction formelle des Wottros n'est pas observée à Abidjan.

A Abobo, depuis la diffusion du communiqué interdisant la circulation de ces charrettes à bras, on ne trouve plus ces engins sur les grands axes routiers de la commune. Ils sont plutôt sur les voies secondaires. Dans la commune de Treichville également, ces charrettes continuent de circuler, régulièrement chargées de marchandises ou de bagages divers.

Dans la commune d’Adjamé, des jeunes gens continuent d’utiliser ces engins pour transporter des bagages, moyennant de l’argent. Nous avons approché le service en charge de ces charrettes, au niveau de la direction technique de la Mairie d’Adjamé, dont les locaux sont contigus à ceux de l’entreprise de presse « Fraternité Matin » aux 220 logements. Là, l’on nous a informé que la décision du District n'est pas encore mise en œuvre dans la commune d’Adjamé. De plus, nul ne peut affirmer qu’elle le sera dans l’avenir.

Sur l’axe Nangui Abrogoua dAdjamé des jeunes gens avec des wottros se promènent et tentent tant bien que mal de se frayer un chemin dans le trafic routier dense. Derrière sa charrette aux pneus usés, Ali Sangaré, jeune Malien de 27 ans, attend patiemment des clients. Il exerce ce métier depuis son arrivée en Côte d'Ivoire en 2008. Pour lui, cette activité est un héritage familial et une source de subsistance. « Je suis déterminé à continuer malgré l’interdiction du District, car c’est le seul moyen que je connais pour gagner ma vie », a-t-il déclaré.« Cette activité est mon gagne-pain »

Non loin du forum d’Adjamé, Souleymane, originaire du Niger et âgé de 30 ans, est installé en Côte d'Ivoire depuis 2009. Charretier de son état, il attend patiemment qu’un client fasse appel à ses services. Le jeune homme qui vit dans un quartier défavorisé avec sa famille, rencontre des difficultés à subvenir à leurs besoins. Il ne voit pas d'un bon œil cette interdiction. « Je préfère qu’on me demande de quitter le pays, parce que cette activité est mon gagne-pain et je ne sais faire que ça de mes dix doigts. L’État peut essayer de fixer des règles qu’on va suivre, mais nous interdire de circuler avec nos pousse-pousse va vraiment nous pénaliser », a-t-il déclaré d’une mine triste.